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Elles disent qu'elles sont peintres

Elles disent qu’elles sont peintres

McGlinchley passe la plupart de son temps à construire d’énormes structures en papier à base d’eau et de farine ; Sarah Bovet a d’abord tourné le dos aux écoles de beaux-arts en faveur d’une formation en design graphique ; Nina Rodin a étudié la physique et les neurosciences avant d’entrer dans une école d’art. Pourtant, toutes trois se décriront comme des peintres aujourd’hui. Ou seraient-elles en fait peinteuses?

Puisque le domaine de la peinture et des beaux arts est loin d’avoir atteint la parité des sexes.

À un aspect tenace, obsessionnel et musclé s’opposent des caractérisques plus artisanales, méticuleuses et fastidieuses. Dans cette exposition, il y a de la peinture sur toile, de la couleur mais aussi des magazines immobiliers, quelques 2’500 rubans forestiers ainsi qu’une monotonie monochromatique. Mais le terrain commun de ces artistes est sans conteste l’obsession pour la marque picturale. En somme, les qualités viscérales et exquises de la peinture.

Dans leur travail, on reconnaît la nature des processus inhérents à la peinture. Ces peintres sont prises entre ces codes ancestraux et le contact avec une société largement axée sur une consommation de masse luxuriante entraînant une abondance de matériaux en surplus. En réponse à l’excès d’informations, chacune de ces artistes emploie une économie de moyens, une répétition tenace d’un processus additif.

Elles disent qu'elles sont peintres. Et elles le sont parce qu'elles le disent. Plus que des injonctions enfantines, Laura McGlinchley, Nina Rodin et Sarah Bovet mettent la peinture au cœur de leurs pratiques artistiques.

Elles partagent le même désir de brouiller les frontières entre peinture, performance, sculpture, installation et artisanat.

Une totale dévotion qui se réduit à ajouter une marque à la suivante, processus qui n’est pas non plus dénué d’une certaine malice.
— Nina Rodin